L’école créée par Bodhidharma fut appelée le Ch’an, qui devient le Zen au Japon. Mais on ne peut pas parler véritablement de « secte » zen; à l’origine, il y avait une simple assise, zazen.
Taisen Deshimaru,
commentaires du Gakudoyojinshu
Fidèles à l’ambition d’origine ayant suscité la création de l’Association Zen Internationale, plusieurs disciples de Taisem Deshmaru, soutenus par un sertain nombre de disciples plus récents, ont décidé de créer un lieu d’échange et de coopération pour perpetuer l’enseignement leur ayant été transmis dans la simplicité et sa vitalité originelles.
Maître Deshimaru est venu en Europe afin de promouvoir la pratique et l’enseignement du zen authentique transmis à travers les siècles et les civilisations. Bien que millénnaire, cette tradition ne conserve toute sa vitalité que dans un retour permanent à ses fondamentaux, c’est à dire la juste pratique du zazen telle qu’elle nous a été enseignée. C’est à cette seule tâche que ce lieu est dédié.
De manière à ce que chacun puisse se faire une idée plus précise de ce que nous entendons mettre en place, voici les lignes directrices dans lesquelles nous nous reconnaissons :
Concernant le fond : zazen est le fondement de notre pratique. Posture d’éveil dont l’expérience se prolonge et s’accomplit naturellement dans tous ce que nous entreprenons au quotidien
Concernant la forme : c’est précisément parce qu’il n’est tributaire d’aucun dogme ni d’aucune forme que notre message est de portée universelle. Comme n’a cessé de nous le répéter durant des années Taisen Deshimaru, si la forme peut être utile, elle ne doit jamais être prépondérante. Par conséquent, nous ne voyons pas la nécessité d’encadrer notre pratique dans une structure cléricale, ni de s’approprier les rituels qu’une telle structure a pu développer au Japon. Nous préférons nous en tenir à l’essentiel — la juste pratique de zazen —, confiants dans le fait que la tradition dont nous sommes les héritiers s’est toujours naturellement adaptée aux époques et cultures qu’elle a irriguées.
Concernant le fonctionnement : quelle que soit la responsabilité que l’on soit amené à exercer au sein de la communauté, ne jamais perdre de vue que l’on demeure avant tout un disciple de la Voie et que, sur la Voie, il n’y a ni degré ni hiérarchie. Un mode de fonctionnement consensuel, fondé sur l’écoute de l’autre, est certainement plus propice à la maturation individuelle et collective, qu’une hiérarchisation pyramidale avec ses échelons et ses grades institués.
Concernant l’évolution : confiants d’être pleinement représentatifs de l’enseignement des patriarches, transmis par Kodo Sawaki et Taisen Deshimaru, nous pensons que la quête d’une légitimité conférée par une institution administrative née des aléas de l’histoire japonaise n’est pas la seule option possible et qu’il est temps de réfléchir à la mise en place d’un processus de certification enraciné dans notre lignée spirituelle.